Au coeur de la manif'.
La journée du samedi 19 mars 2011 a été marquée une série de manifestation de l'opposition sénégalaise à travers la grandes artères de la capitale (Dakar) mais aussi dans les régions et à l'étranger.
D'un côté, le gouvernement du Président Abdoulaye Wade fêtait l'accession au pouvoir du 19 mars 2000 qui marquait l'alternance au régime de son prédédesseur socialiste Abdou Diouf, et de l'autre une population qui fait le bilan de cette alternance, tout en réclamant un changement du régime en place, le parti démocratique sénégalais.
En France où nous avons assisté à cette manifestation afin de vous rendre compte du déroulement, une banderolle nous a accueilli vers 15h00 (heure de Paris, GMT+1) avec le slogan "WADE DÉGAGE, le peuple sénégalais en a marre". Slogan repris tout au long de la marche par les centaines de manifestants ayant fait le déplacement.
La marche, autorisée par la préfecture de police de Paris a démarré dans le 18ème arrondissement sur l'Avenue Barbès en direction de la place de République dans le 10ème arrondissement de Paris.
Une banderolle large d'environs 5 mètres et deux micros ouverts sur une sonorisation mal réglée mais qui avait le mérite de laisser percevoir clairement le message des participants qui scandaient "Wade Dégage, le peuple en a marre". Devant des passants "français" vaccinés aux révoltes dans le Maghreb relayés sans cesse par les médias occidentaux, la foule continuait son ascension vers le 10 arrondissement: un parcours de 2,5 kilomètres.
La manifestation était encadrée par la police nationale française et canalisée par un dispositif de sécurité de l'alliance politique "Bennoo Siggil Senegal", une coalition de l'opposition. Aucun incident à signaler jusqu'au point de rencontre à la dite Place de la République où parmi les quelques centaines de manifestants nous avons pu apercevoir Souleymane Jules Diop, journaliste-chroniqueur sénégalais vivant (en exil) à Montréal (Canada).
Célèbre pour son émission hebdomadaire "Degg-Dëg" du mardi à 15h00 GMT, Souleymane Jules Diop est écouté par des millions de sénégalais à travers le monde et est très sollicité par les partis politiques de l'opposition grâce à (ou à cause de) ses prises de positions sans réserve à l'encontre du Président Abdoulaye Wade et de sa famille, notamment la nomination de Karim Wade, fils du président de la république en tant que ministre dans le gouvernement.
Nous nous sommes intéressés au contenu de la déclaration de Souleymane Jules Diop lors de cette manifestation du samedi 19 mars 2011 sur la Place de la République: le récit en vidéo.
État des lieux.
En traduisant la pensée des manifestants qui, au-delà des frontières du Sénégal se sont mobilisés avec détermination, nous pouvons retenir que l'essentiel de leur appel n'est autre que la voie démocratique de l'expression de la nation qui se symbolise par le vote.
Cette manifestation pacifique n'a clairement rien de similaire à ce qui se passe dans le Maghreb. Nous avons compris que la réclamation a surtout porté sur la nécessité de tous les sénégalais, principalement ceux qui se trouvent à l'étranger de disposer de tous les moyens nécessaires et adéquats pour exprimer leur voix par le vote.
Nous avons compris, aussi, que la cause fondamentale revendiquée lors de cette marche est de faire respecter au président de la république le droit inaliénable du citoyen qui est de pouvoir voter.
Nous avons suivi le discours télévisé du président Abdoulaye Wade dans la soirée du 19 mars 2011 qui, sur le ton de l'humour, invitait les candidats de l'opposition à ne pas gaspiller leur argent de la campagne présidentielle, tellement l'affaire était déjà pliée: il a insinué qu'il sera de nouveau le président élu au soir du 26 février 2012.
Une opposition qualifiée de fantaisiste et un président de la république qui s'y revoit de manière inéluctable pensant pouvoir écraser ses adversaires sans peine.
Et le peuple sénégalais dans tout cela ... ?
Voilà 2 scénarii les plus ignobles pour les citoyens que nous sommes: une opposition armée de faiblards et un gouvernement jugé incapable et qui ne donne aucune alternative à la bonne conduite des affaires de notre pays. Une opposition qui, à 11 mois des élections présidentielles, brandit l'arme d'une triche orchestrée par les partisans de la majorité gouvernementale alors que depuis 2007 cela devait être la bataille sans relâche d'une opposition qui a été témoin du travail du régime actuel du président Abdoulaye Wade durant 7 ans : de 2000 à 2007.
Depuis 2007, tout parti politique sérieux, qui se respecte, qui respecte ses militants et qui a une ambition pour le pouvoir dans le but de satisfaire les exigences des populations, se serait soucier d'assurer ce point crucial qui est de veiller à ce que les citoyens aient les moyens de s'exprimer par le vote et donc la possibilité de changer démocratiquement un régime jugé défaillant dans ses fonctions à la tête de l'état sénégalais.
Sénévote® se pose comme un outil de réflexion et un défenseur des intérêts des populations sénégalaises où qu'elles se trouvent, et souligne une organisation médiocre des partis politiques de l'opposition qui n'ont pas su gérer les priorités pour faire réellement changer les choses. Nous pensons surtout à tous ces sénégalais manipulés de part et d'autre par l'opposition d'un côté et le gouvernement de l'autre. Ces sénégalais à qui, aucun choix n'est donné et qui en arrive à se résigner sur son sort pitoyable qui est celui du désespoir. Aucune alternative crédible au gouvernement du président Abdoulaye Wade qui, lui même est en face d'un mécontentement sans précédent des populations sénégalaises: sur l'énergie, sur l'économie, sur les soins de santé, sur les transports, sur la gestion de la crise en Casamance et bien d'autres questions primordiales.
Le peuple sénégalais doit avoir un panel de choix: Celui de reconduire le président Abdoulaye Wade sur des conditions claires ou Celui d'élire le futur président de la république parmi les candidats jugés plus que sérieux de l'opposition mais en aucun cas le peuple Sénégalais ne doit être mis en face de l'objectif: TOUT SAUF WADE. Ce serait un crime contre les populations sénégalaises de proposer une telle médiocre alternative.
Sénévote® condamne fermement la position fataliste et irresponsable du "TOUT SAUF WADE" et n'importe qui à la place.
Le Carton Jaune.
Nous, citoyens sénégalais, devont faire le bon choix d'élire celui pour qui nous avons une conviction sans faille. Celui qui portera , dans la cohésion, la nation toute entière à faire face à ses difficultés, celui qui offrira une éducation d'excellence aux enfants sénégalais, celui qui fera de l'accès aux soins de santé une réalité accessible à tous les sénégalais et non plus un rêve, celui qui apportera la paix en Casamance, celui qui protègera nos frontières contre l'infiltration d'armes de guerres qui tuent nos compatriotes, celui qui éradiquera la corruption en privilégiant la méritocratie, celui qui fera se sentir en sécurité tout citoyen sénégalais dans son pays et aussi à l'étranger, celui qui fera du pouvoir d'achat des ménages une réelle préoccupation nationale, celui qui fera du paysan un homme fier de produire pour ses concitoyens et non plus à l'exportation, celui qui fera du soleil qui brille sur le sol sénégalais un moyen de résoudre les problématiques liées à la fourniture d'énergie aux ménages, aux hopitaux, aux bureaux et dans l'ensemble du territoire.
Nous devons avoir le choix et être en mesure de faire le bon.
Nous disons NON au "tout sauf Wade".
Nous réclamons solennellement une opposition sérieuse et compétente capable de challenger le régime en place et capable de faire espérer aux populations sénégalaises un Avenir Meilleur.
Nous attendons de toute l'opposition, qu'elle capitalise sur ces onze mois pour redresser la pente et montrer que le Sénégal dispose de personnes, autre que le président Abdoulaye Wade et son gouvernement, capables de mener correctement les affaires de notre pays. Et qu'on arrête de nous servir la même sauce à chaque élection. Cette échéance est celle de la dernière chance, ne passez pas à côté de l'Histoire.
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